Rudy en 23 tounes

Date de parution1er octobre 2025
Client·eSaint-Jean Éditeur
DescriptionBiographie de l’auteur-compositeur-interprète Rudy Caya, chanteur de la formation québécoise Vilain Pingouin
LiensSite de Saint-Jean Éditeur
Extrait complet sur le site des Libraires

Alors que je me lançais le défi de sortir de ma zone de confort pour un troisième livre, j’ai rapidement réalisé que l’on connaît peu cet homme au bandana qui était la voix et la plume derrière les succès de son groupe. Rudy, c’est un peu notre Bruce Springsteen à nous. À l’instar du Boss, il est aussi originaire d’un milieu modeste et a toujours assumé d’où il venait, tant dans son style que dans ses mots et ses influences. Il a inspiré – et inspire encore – par son intégrité et son authenticité.

Après deux rencontres exploratoires, il m’est devenu plus qu’évident que cet intarissable nerd verbomoteur a – et est – une histoire à raconter en soi. De ses paroles engagées à sa résilience après avoir été frappé par quatre accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’homme a de quoi inspirer quiconque, fan ou non. S’il peut sembler fragilisé au premier coup d’œil, il suffit de gratter un peu pour constater que cette apparence de vulnérabilité n’est qu’une impression et que Rudy est loin d’être – et de se sentir – diminué.

[…]

Salut salaud

Autour de 1984, Rudy est membre de quelques bands de musique new wave. « Des groupes éphémères qui se formaient et se défaisaient constamment », comme il les décrit lui-même.

Au cours de cette période, une choriste du nom de Judy rejoint l’une de ces formations étoiles filantes « qui a eu quatorze pratiques et aucun spectacle » et dont Rudy fait partie. Il la connaît de réputation et de talent et elle était fort sympa avec les autres. Malgré tout, Rudy ne peut s’empêcher de constater que Judy est des plus froides avec lui, voire carrément désagréable.

Après trois rencontres du band pendant lesquelles il s’est attiré ses foudres sans raison et alors qu’ils marchaient ensemble pour retourner au métro Mont-Royal, Rudy crève l’abcès. La discussion aurait commencé avec quelque chose comme un « Je sais juste pas ce que je t’ai fait. Je n’ai pas dépassé les bornes, je n’ai pas passé de commentaires déplacés. J’essaie de me faire invisible quasiment, parce que tu as l’air de m’en vouloir… et je sais pas pourquoi! ». Sous le choc, le ton change. Judy finit par admettre que son comportement avec Rudy est différent de celui qu’elle adopte avec le reste du groupe. Il s’avère que Rudy est d’une ressemblance frappante avec un de ses meilleurs chums qui s’était suicidé.

[…]

[…]

Caya admet avoir longtemps été complètement – et surprenamment – détaché de cette pièce, car il n’avait pas encore vécu la situation de près. Ce qui ne peut que surprendre quand on imagine toute l’empathie requise pour écrire un morceau aussi poignant à propos du suicide d’un pur inconnu.